STELLAR ECIRTECH
05 mai 2022Après avoir crashé mon Flamingo Junior au printemps 2021 je recherchais un nouveau planeur. Cahier des charges : motorisé pour utilisation en plaine, destiné à la gratte, plus performant que le Flamingo Junior. Sachant que je préfère construire mes modèles à partir d'un fagot de bois plutôt qu'assembler un RTF.
J'avais repéré le Cygnus 3300 de Silence Model, j'ai demandé conseil sur le forum modelisme.com, on m'a parlé du Stellar de Ecirtech. Les avis sur la toile de ceux qui avaient construits ce modèle étaient positifs, l'article paru dans Modèle Magazine également, j'ai finalement retenu le Stellar. Commande passée en septembre 2021 et boite reçue quelques jours après. J'avais d'autres travaux de bricolages en chantier et donc la construction n'a commencé qu'en février 2022.
Au fait, c'est quoi le Stellar : un F5J de 3m12 d'envergure, équipé d'un profil AG35, qui devrait peser dans les 1kg300 (20 g/dm² environ) et est équipé d'ailerons et de volets.
Dans la suite de l'article je vais décrire en détail la construction, émettre des remarques, parfois des critiques, parce qu'on a tous ses petites préférences, ses trucs et ses tours de main. Mais il ne faut pas s'y tromper : on a ici affaire à un super kit de construction, hyper complet (seule la colle, le système d'articulation des gouvernes et l'entoilage seront à acheter en plus, et bien entendu l'équipement propulsion et radio), avec du bois de bonne qualité et une qualité de découpe époustouflante, et une notice de construction très complète.
Mais ... par moments j'ai eu l'impression que le concepteur a privilégié la beauté du design en sacrifiant parfois la simplicité de construction. La découpe laser permet de réaliser des pièces tellement fines qu'il en use et parfois en abuse, mais le constructeur de son côté galère un peu pour découper toutes ces pièces et les manipuler (je parle surtout des pièces en bois dur). Parfois les ajustements sont si parfaits que cela en rend le montage délicat et qu'il faut finalement reprendre les pièces pour rajouter du jeu parce que sinon "ça rentre pas". Et puis il faudra également parfois avoir les doigts très légers tant les pièces sont fragiles. J'ai à certains moments eu l'impression d'être en train de monter une maquette Guillows. Mais je le répète, c'est hyper bien conçu, il faut simplement être soigneux, méticuleux, et éviter les excitants ...
Je pratique le pilotage planeur en loisir, et même si je pense participer à quelques compétitions avec ce modèle quand je maitriserai son pilotage mon objectif n'est pas la recherche de la plus grande performance. A ce titre la masse finale n'est pas pour moi critique, et on verra que j'arrive à une masse en ordre de vol de 1kg500 alors que la notice donne une plage de 1kg250 à 1kg350 et qu'on voit sur la toile que cette masse est atteignable. La masse importante de mon modèle (enfin bon .. la charge alaire n'est que de 25g/dm² ..) est liée à plusieurs facteurs :
- l'utilisation systématique de colle à bois, nettement plus lourde que la cyano. Mais l'usage de la cyano me stresse à cause de la rapidité de collage qui ne permet pas de retouche, et puis les vapeurs qu'elle émet me gênent.
- j'ai ajouté des pattes destinées à maintenir les panneaux d'ailes extérieurs démontables bien fixés au panneau central, cela représente environ 20 grammes. Il n'y a rien de prévu dans ce but sur le plan et j'ai lu le récit d'un possesseur du modèle qui avait perdu un panneau d'aile en vol ....
- Entoilage : j'ai utilisé de l'Oracover classique transparent pour les ailes et empennages, et de l'Oracover blanc pour le fuselage. Certains parlent d'utiliser de l'Oralight. Après vérification sur le site Oracover le gain serait faible : l'Oralight est deux fois plus léger que l'Oracover opaque (par exemple pour le blanc : 46 g/m² contre 89 g/m²) mais l'Oracover transparent es beaucoup plus léger que l'Oracover opaque : 54 g/dm² donc à peu près pareil que l'Oralight. On pourra utiliser de l'Oralight pour le fuselage, ça doit faire gagner une dizaine de grammes ..
- Entoilage encore : j'ai passé une couche de bouche pores sur le bois, et un produit qui renforce le collage (colle thermo liquide Oratex, histoire de voir ce que ça donnait ..). On peut surement s'en passer.
- Christophe Rocourt dans Modèle Magazine a remplacé les clés d'aile en acier de 5mm de diamètre par des clés d'ailes en jonc carbone. Le gain doit être d'une trentaine de grammes
- Christophe Rocourt encore utilises du câble fin pour les rallonges de fils de servo qui courent dans les ailes, j'ai vu ça aussi sur Rcgroups. Les rallonges en 0.5 mm² que j'ai utilisé pèsent 14 grammes au mètre et apparemment du 31 AWG pèse 3.7 grammes au mètre. Donc un gain d'une vingtaine de grammes.
- Pas la peine de mettre des gros servos sur ce modèle, vu la vitesse de vol les couples nécessaires sont faibles. des servos de 10 grammes sont suffisants excepté aux volets ou je préconiserai plutôt des 20 grammes.
- Et enfin ... pour respecter l'emplacement du centre de gravité, j'ai dû comme beaucoup de constructeurs mettre 30 grammes de plomb à l'avant. Dommage ... mais je ne vois vraiment pas comment on peut faire autrement, parce qu'il n'y a pas grand-chose à gratter coté poids à l'arrière, sachant qu'il faudrait gagner 10 grammes à l'arrière pour supprimer le lest à l'avant. 10 grammes c'est énorme dans le cas présent ...
Ceci étant dit je passe à la description du montage.
Donc arrivée du tas de bois dans une boite en carton sans fioritures. La boite contient un fagot de baguettes, tubes de commandes etc .., un sachet de pièces d'accastillage qui me parait très complet et un paquet de planches en balsa et bois dur dont la qualité m'a semblé très bonne. Parmi elles quelques planches brutes, et 22 (oui vingt-deux ...) planches avec des pièces découpées laser. La découpe est très bonne, c'est un superbe boulot, bravo Mr Ecirtech. Et ça doit représenter pas loin de 1000 pièces, un sacré puzzle en 3D. Je remarque que la référence est assez souvent sur la pièce elle-même, parfois sur une partie de la pièce qui va être enlevée comme les ajourages dans les couples et d'autre fois à côté de la pièce. Au fur et à mesure de la construction, quand on manipule les planches, des pièces vont tomber et elles peuvent être difficiles à identifier si la référence n'est pas portée sur la pièce même. Idem pour des pièces qu'on aura détaché de la planche et qui se ressemblent. Cf la photo ci-dessous :
Toutes les pièces sont différentes, mais une fois posées sur le plan de travail qui est qui ?. Bref, quand le numéro n'est pas sur la pièce je conseille de l'inscrire dessus au crayon. Excepté pour les pièces composant les empennages, parce que sinon on va voir les références à travers l'entoilage (les deux côtés de ces pièces sont visibles une fois l'assemblage réalisé)
J'avais oublié, il y a aussi un plan sur lequel on trouve le dessin des différentes parties du planeur. Il fait presque 2 mètres de long, donc on coupe suivant les pointillés pour avoir une dizaine de petits plans, correspondant à chacun des sous- ensembles du modèle.
Et pour finir la notice, que l'on trouve sur le site Ecirtech. Près de 80 pages décrivant les étapes de la construction, avec images et commentaires (en Français). Du beau boulot, je suis admiratif devant le travail qui a été nécessaire pour réaliser ce kit. Cette notice est complétée par une série de photos de la construction, elles aussi sur le site Ecirtech. Compte tenu de sa taille, je n'imprime pas la notice, je la télécharge sur ma tablette. A postériori je préconise de l'imprimer, cela permet de bien la suivre et de pointer chaque étape une fois qu'elle est réalisée.
Allez, au boulot. On commence par le fuselage. Première étape assemblage des flancs qui sont en deux parties, la partie avant en bois dur et la partie arrière en balsa. La liaison se fait en collant les deux parties bord à bord, une jolie découpe en forme de sinusoïde au niveau de la jonction permettant de maximiser la zone de collage. Le plan du fuselage représente le contour de chacun des deux flancs (d'ailleurs ce plan du fuselage ne sert que pour l'assemblage des deux flancs, car il ne représente pas les différentes pièces composant le fuselage. Bref après cette première étape on peut le ranger, tout le reste de la construction du fuselage va se faire "en l'air"). On met de la colle blanche sur la zone de jonction, on assemble, les deux flancs sont fixés sur le plan au moyen d'épingles, et on laisse sécher.
2ème étape habiller les flancs : baguettes d'angle, renforts situés dans la zone d'appui de l'aile et du stabilisateur, renforts de flanc et morceaux de baguettes triangulaires en balsa 10x10 qui permettront d'enlever de la matière à l'avant pour transformer l'avant "caisse" du fuselage en beau fuselage arrondi. Parfois les baguettes ou renforts sont en retrait du bord du flanc, il est alors bon de réfléchir quelques instants pour les positionner au bon endroit.
Une chose amusante : si après avoir assemblé les deux partie de chacun des flancs on enchaine sur leur habillage en les laissant en place sur le plan de travail lors de l'assemblage de ces baguettes et renforts et bien .. on va coller les différents éléments du mauvais côté du flanc. Et on se retrouvera avec un flanc gauche du côté droit et un flanc droit du côté gauche. Ce n'est pas très simple à expliquer, une photo permet de mieux comprendre :
Est-ce que c'est grave ? non. Les deux flancs sont différents essentiellement en ce qui concerne la sortie des commandes des gouvernes. Normalement la commande de gouverne de direction doit sortir à gauche, celle de la profondeur à droite. Si on inverse les flancs ce sera le contraire. Ca va jouer un peu sur le parcours des commandes dans le fuselage mais cela n'aura aucun impact. D'ailleurs Christophe Rocourt a construit les flancs inversés pour l'essai Modène Magazine, cela n'a posé aucun problème pour le vol.
Allez maintenant l'étape suivante : assemblage des deux flancs du fuselage, des couples et de la partie supérieure du fuselage (son "dos").
La notice préconise de coller d'abord le sous ensemble composé des couples et platines sur le fuselage (sans coller la platine support accu qui sera collée dans une étape suivante), puis d'assembler les deux flancs en mettant en place les couples de la partie arrière du fuselage (sans les coller) de coller le dos en place, puis coller les couples à la cyano. Sachant que j'utilise de la colle blanche et que ça me donne le temps de positionner les pièces sans me presser, j'ai préféré tout assembler en une seule étape : d'abord montage à blanc de l'ensemble (flancs, couples, platines, dos) et petits ajustements là où c'est nécessaire. Puis collage en place des couples et platines sur un des flancs, mise en place du 2ème flanc en collante couples et platines, et collage du dos. Compte tenu de la qualité de préfabrication et des encoches qui positionnent parfaitement les pièces tout tombe naturellement à sa place. Mise en place de serre joints et on laisse sécher en toute confiance, puisque la notice dit que le dos en peuplier évite d'avoir le fuselage en banane.
Ceci dit, la notice dit aussi de rester vigilant. Donc pris d'un doute après environ 1 heure de séchage j'ai été vérifier et j'ai constaté que le fuselage était en banane ... Il faut dire que généralement quand je construit un modèle il y a une vue de dessus du fuselage, ce qui permet d'avoir un repère pour construire un fuselage bien symétrique. Là il n'y a pas de vue de dessus, et donc pas de repère. Heureusement la colle n'était pas encore entièrement sèche. Et j'ai vaporisé un peu d'eau sur les joints entre pièces, puis mis l'ensemble dans un bâti "bricolé maison" me permettant de rendre le fuselage symétrique. J'ai laissé sécher pendant une douzaine d'heures et la banane a disparu.
Conseil donc : utiliser un bâtit lors de l'assemblage des deux flancs du fuselage avec la partie supérieure.
Bon je passe sur un petit questionnement au sujet d'un plat de carbone qui se fixe à l'arrière du fuselage pour renforcer les flancs, en ce qui concerne le côté gauche (impossible de respecter le plan en mettant un plat de carbone de 100 mm à l'emplacement indiqué, on est gêné par la gaine de commande). De toute manière je ne pense pas que ces plats de carbone aient une utilité réelle placés à cet endroit, ce serait à refaire celui de droite je ne le mettrai pas en place, ce serait toujours ça de gagné en masse (le plat + de la colle epoxy, quelques grammes ... sachant que le gauche je ne l'ai pas monté).
Pour la suite on se réfère à la notice.
Une petite coquille page 18, le couple moteur est dénommé C3 au lieu de C1 mais il reprend plus loin son nom correct.
Attention pour la verrière, les pièces V1 a V3 ne sont pas exactement rectangulaires et il y a un "avant" et un "arrière". C'est lié au fait que la verrière est plus étroite à l'avant qu'à l'arrière. Bon ce n'est pas dramatique si on se trompe, de toute manière les angles de la verrière seront poncés et arrondis. Au sujet de la verrière : j'ai assemblé les flancs et les couples en positionnant la verrière sur le fuselage à sa place. Ca permet d'être parfaitement ajusté en largeur, comme elle s'encastre sur le fuselage si l'espacement des 2 flancs de verrière est trop faible ça va être compliqué à rectifier (et si il est trop large c'est pas joli).
Pour finir sur le fuselage un petit truc : on remarque qu'il y a différents collages au fil des étapes qui doivent être réalisés à la colle époxy. En y regardant de plus près une grande partie de ces collages peuvent être réalisés simultanément. Donc on perd moins de colle, et comme tout sèche en même temps cela permet de gagner du temps de montage (ça va plus vite de faire sécher 5 pièces pendant 12 heures que 5 fois une pièce pendant 12 heures).
Après ça les empennages, il n'y a rien à dire c'est du lego. Attention quand même en montant toutes les pièces internes aux gouvernes (les "nervures" et les croisillons"). Elles ont toutes un sens de montage. Par exemple les "nervures" ne sont jamais des rectangles même si elles en ont l'air visuellement, il y a toujours au moins une extrémité "de travers". Pareil pour les croisillons, il y a quatre positions possibles pour les mettre en place il faut trouver la bonne.
Et maintenant l'aile, qui va être le gros morceau de la construction. L'aile se compose de trois tronçons : un tronçon central de 1 m de long environ, et 2 tronçons externes. Sachant que les tronçons externes sont composés de deux éléments (non démontables une fois assemblés), une première partie ayant une structure classique et une extrémité d'aile ayant une structure géodésique.
On commence par le tronçon central. Tout ça est bien conçu mais ... je n'ai pas pris grand plaisir à le construire .. en fait certain choix techniques m'ont paru compliquer la construction et la rendre parfois rébarbative. Certes on y arrive, mais ça pourrait à mon avis être plus simple. Je pense particulier à la construction du renfort au centre de l'aile :
- au centre de l'aile il y a un jonc de carbone destiné à assurer la rigidité, située entre les deux longerons supérieurs et inférieur. Tout ça est renforcé par des entretoises en pin, qu'il faut poncer pour qu'elles aient exactement la bonne épaisseur. Cela se faisant avec la partie centrale de l'aile assemblée, sachant que le jonc en carbone coulisse mal dans les trous percés dans les nervures (en plus on a collé des renforts sur les nervures et pour peu qu'ils ne soient pas parfaitement centrés ça va coulisser encore plus mal). Et après on colle des entretoises au-dessus du jonc carbone, qu'il va falloir elle aussi poncer à la bonne épaisseur.
Certes l'ensemble est béton, si ça casse ce sera à droite ou à gauche de la clé d'aile, mais la clé résistera. Pour le montage, ce que je préconise après avoir un petit peu galéré :
- assembler les renforts de nervures sur les nervures avant que celle-ci ne soit collées sur le longeron, en enfilant chacune des nervures renforcées sur le jonc de carbone. Vérifier que les encoches destinées au longeron (celles dans les renforts et celle dans la nervure correspondent bien.
- agrandir un peu les trous de passage du jonc si nécessaire, il faut qu'il coulisse librement
- coller ensuite les nervures en place dans l'aile, le jonc étant à sa place (mais pas collé).
- laisser le jonc en place, poncer les entretoises inférieures de manières à pouvoir les introduire à leur emplacement.
-poncer les entretoises supérieures, sans les coller, de manière à pouvoir mettre en place correctement le longeron supérieur.
- Dans ces ponçages ce n'est pas grave si il y a un tout petit peu de jeu (attention, 1 dixième de millimètre maxi, pas 1 mm ..), de toute manière la colle époxy comblera ce jeu.
- Retirer la clé, coller les entretoises inférieures sur les longerons, mettre en place la clé en la collant sur les nervures et les entretoises inférieures (colle époxy), mettre en place les entretoises supérieures et les coller sur la clé (colle époxy) en vérifiant que le longeron supérieur pourra bien prendre sa place.
Une photo de principe sur l'assemblage des nervures et des renforts, que j'ai appliqué pour les nervures de la zone des clés d'ailes entre tronçon central et tronçon externe :
Comment pourrait-on simplifier tout cela ? déjà supprimer ces renforts de nervures, qui ne servent pas à mon avis à grand-chose compte tenu de la présence du sandwich longeron/entretoises/jonc/entretoise/longeron et du collage à l'époxy. Non seulement ça simplifie la construction mais ça supprime les difficultés pour les détacher de leur planche, opération demandant beaucoup de soin car les pièces sont fragiles. Ca supprime aussi les questions à se poser lors des collages, parce que pour certains nervures les deux renforts sont différents, et il y a de plus un sens de montage pour chaque renfort. Je vous laisse jouer au jeu des 7 erreurs :
Après je me demande si on ne pourrait pas aller encore plus loin et remplacer ce jonc en carbone et les entretoises par deux planchettes verticales en bois dur, collées de chaque côté des longerons et formant un caisson en U, éventuellement (mais est-ce nécessaire) avec une clé en bois dur collée entre les deux longerons. Donc il y aurait une demi-nervure avant et une demi nervure arrière sur la zone en question. J'ai rencontré des conceptions de ce type assez souvent dans les parties centrales d'ailes qui ne se démontent pas sur des modèles largement plus lourd que le Stellar, coté solidité aucun problème. Et côté facilité de construction, un plaisir (surtout avec la précision de la découpe laser).
Un deuxième point m'a paru un peu compliqué, ce sont les petits supports en bois dur qui permettent de plaquer, à l'avant de l'aile, le coffrage sur la nervure.
Techniquement parlant c'est très bien pensé, et la découpe laser permet de parfaitement réaliser ces cales. Mais il y en a quand même une vingtaine à prélever sur la planche, et elles ne sont pas entièrement évidentes à séparer de la planche (il faut couper les ponts de matière avec un cutter ou lame de rasoir). Ne serait-il pas plus simple d'appliquer la bonne vieille méthode de la baguette ou planche de la bonne épaisseur positionnée sous l'avant du coffrage ? Ici une baguette de 3 mm est parfaite, et on en a justement une sous la main dans le kit (le longeron des tronçons intermédiaires).
Et un dernier point concernant cette partie centrale : Entre les deux baguettes de pin le plan prévoit de mettre des âmes en bois dur pour faire un longeron en "I". Cela m'a demandé d'ajuster une à une toutes ces âmes parce qu'elles étaient un peu trop hautes et n'auraient pas permis au longeron supérieur en pin d'être au bon niveau. En plus comme le collage des nervures est forcément imparfait il m'a fallu retoucher un peu en longueur ces âmes. Bon, ça se fait mais je me dis que ce serait peut-être plus simple, et aussi solide (et pas plus lourd) de faire un longeron caisson, en mettant de chaque côté des baguettes pin une âme en balsa de 2mm (fil du bois vertical). Surtout qu'il y a des chutes récupérables sur les planches destinées au coffrage des tronçons externes des ailes. Certes, c'est "moins noble" que d'utiliser des pièces découpées au laser, il faut sortir sa règle et son cutter et faire un peu d'ajustement (enfin là de toute manière il a fallu que je fasse des ajustements).
Quelques petits trucs que j'ai appliqués (mais chacun ses habitudes et préférences) :
- Attention aux petites équerres RA1 qui sont à chaque extrémité de l'aile, il y a un sens pour le mise en place.
- La notice conseille de coller d'abord toutes les nervures sur le longeron inférieur, mettre les entretoises, le longeron supérieur et tout ce qu'il y a entre les deux longerons (entretoises, jonc carbone central, tubes pour les clés d'aile) et ensuite coller l'avant des nervures sur le coffrage inférieur. J'ai collé les nervures sur le coffrage dès le départ (quand j'assemblais les nervures sur le longeron inférieur). Aucun problème ça marche très bien, mais je rappelle que j'utilise de la colle blanche peut être que c'est moins facile avec de la cyano.
- sur le plan il y a une coquille au niveau des dimensions du faux bord d'attaque. C'est écrit 10x7 alors que c'est 8x3
- le bord d'attaque est constitué d'une baguette de 10mm de haut, la hauteur est pile ce qu'il faut à un poil près. Attention en le mettant en place .. Moi j'ai glissé dessous une baguette de 3 mm (un des longerons en pin) pour le mettre à la bonne hauteur, c'est parfait.
- la notice dit de poncer le bord d'attaque avant de de coller les nervures de "saumon" (en bois dur). Il m'a semblé plus simple de les coller avant ponçage du bord d'attaque afin qu'elles servent de guide pour le ponçage.
- Pour avoir un repère de ponçage je trace une ligne au stylo sur la baguette balsa, justement en prenant repère sur ces nervures d'extrémité.
- Et ne faites pas comme moi lisez bien la notice, des guides en bois dur sont fournis pour servir de gabarit de ponçage du bord d'attaque.
Toujours en suivant la notice j'arrive à l'assemblage des volets. Ils sont composés d'un treillis de nervures et de croisillons, d'un bord d'attaque en balsa et d'un coffrage dessus/dessous très ajouré (source photos : ecirtech)
Toutes les pièces s'ajustent parfaitement, rien à dire. Attention toutefois, le coffrage est en bois tendre, tant que les nervures et croisillons ne sont pas mis en place il est très fragile et il faut faire attention en le manipulant. Un des coffrages s'était détaché de sa planche et quelques unes des pièces formant les ouvertures (destinées à alléger le volet. Bon on gagne 7,5 grammes sur les 2 volets, mais un gramme par ci un gramme par là ..) étant elles aussi tombées le bois s'est cassé sur une longueur correspondant à 3 nervures quand j'ai saisi le coffrage. Bon j'ai réussi à recoller les morceaux mais ça aurait pu se terminer plus mal (sur la photo le volet assemblé, la pointe du crayon montre là où le coffrage risque de casser). Le risque est essentiellement sur le coffrage inférieur dans lequel il y a les rainures permettant d'encastrer la base des nervures et croisillons.
Pour éviter tout risque voilà ce que je propose :
- bien entendu manier les coffrages avec prudence et douceur (tant que les nervures et entretoises ne sont pas montées)
- ne pas détacher les pièces de balsa qui feront l'ajourage des coffrages et faire l'assemblage avec ces pièces en place. On les détachera une fois le volet terminé (je l'ai fait, ça ne pose aucun problème).
- la notice dit en première étape de montage de poncer en biseau le coffrage inférieur. Attendre que les nervures et croisillons soient en place pour faire ce ponçage. En plus ça permet de s'appuyer très légèrement sur les nervures qui sont en bois dur et qui servent de guide à la cale à poncer. Ca se fait très bien.
A part ça rien à noter même si sur certains points de détail je n'ai pas suivi à la lettre la notice.
Sinon un truc personnel : pour renforcer le bord de fuite je mets une bande de tissus de verre de 1cm de large entre les coffrages et j'enduit de colle blanche. Je fais ça sur tous mes modèles, ça donne des bords de fuite béton pour un poids négligeable.
Et puis, si comme moi vous utilisez des charnières plates à axe métallique (certains préfèrent le scotch adhésif pour charnières, certainement très efficace quand on sait bien le poser et qui ne laisse pas de jour entre gouverne et plan fixe mais .. j'ai eu une mauvaise expérience sur le Flamingo Junior alors que aucune charnière à axe métallique ne m'a jamais lâché), pensez à découper les passages dans le bord d'attaque des volets lors de la construction, c'est plus facile de le faire à ce moment-là qu'une fois la gouverne terminée (il faut percer dans une baguette de bois dur). J'avais oublié de le faire pour les volets, je l'ai fait pour les ailerons. Les charnières sont placées à l'intrados pour les volets (ils ne débattent que vers le bas). et à l'extrados pour les ailerons (le bord d'attaque des ailerons est incliné, le haut est en contact - enfin presque - avec la partie fixe et c'est donc là que se place l'articulation, le bas est éloigné de 5 mm environ pour permettre le débattement de l'aileron vers le bas. Les charnières se positionnent juste contre le coffrage, et à l'intérieur de la gouverne des renforts en balsa sont collés. Ci-dessous deux détails (ailerons) :
On est chaud et donc le montage des tronçons extérieurs (la partie en structure traditionnelle) va être plus serein. La construction est semblable à celle du tronçon central, en plus simple (pas de renfort en jonc carbone au centre). Cette fois j'ai été bon élève et j'ai utilisé les petites cales à placer sous le coffrage au bord d'attaque (en fait c'est surtout parce que la hauteur nervures de ce tronçon diminue petit à petit, donc l'utilisation d'une baguette pour appuyer le coffrage contre les nervures fonctionne moins bien que dans le cas du tronçon central où toutes les nervures sont identiques).
On retrouve des âmes verticales entre les deux baguettes de pin, cette fois-ci en balsa très "light". J'ai préféré faire un longeron caisson en collant des planchettes de balsa de part et d'autre des baguettes de pin. Surement quelques grammes de plus mais un longeron plus robuste :
Il faudra apporter un soin particulier à la mise en place de la nervure d'emplanture de ce tronçon, qui doit bien être plaquée contre la nervure de saumon de la partie centrale lorsqu'on va assembler les deux ailes. Pour ma part j'ai préféré ne la coller en place qu'une fois le construction du tronçon avancée (en la positionnant en place sans collage durant la construction du tronçon) en utilisant le petit montage ci-dessous. Ce qu'on ne voit pas sur la photo c'est qu'il y a deux longues cales avec un angle de 3° (le dièdre) sous le tronçon extérieur, fabriquées en impression 3D, qui permettent d'assurer un bon positionnement du tronçon. Les baguettes entre les nervures sont la parce que à ce stade on ne peut pas plaquer les deux parties d'aile l'une contre l'autre (les baguettes de pin du longeron, le coffrage inférieur et la baguette de bord de fuite "dépassent", Ils ne peuvent être coupés qu'une fois la nervure collée)
A part ça rien de particulier. Ah si je me suis un peu loupé en collant le bord d'attaque, j'ai mal positionné la baguette de balsa en hauteur à une extrémité. J'ai rattrapé ça en collant une petite planchette de balsa. En y repensant j'ai compris mon erreur : comme la hauteur des nervures diminue, cette baguette ne doit pas être positionnée à l'horizontale lors du collage, mais légèrement inclinée (le bas de la baguette doit être à 3 mm du plan de travail à l'emplanture du tronçon et à environ 1.5 mm au saumon). Hors j'ai mis sous ma baguette de bord d'attaque une baguette de pin de 3mm d'épaisseur. Parfait à l'emplanture mais 1.5 mm trop haut au saumon. Pour faciliter la construction et éviter les loupés il suffirait de fournir des baguettes de 15x6 (au lieu de 10x6) pour faire le bord d'attaque, comme cela on pourrait les faire reposer sur le plan de travail lors de l'assemblage et plus aucun risque.
Petite erreur d'inscription sans conséquence sur les renforts de nervures, identifiés A13-1 et A13-2 au lieu de N12-1 et N12-2. Au passage, quand je parlais de fragilité .... c'est magnifiquement découpé mais attention lors de manipulations
Montage des ailerons : c'est exactement pareil que celui des volets. Cette fois-ci j'ai pratiqué les ouvertures pour les charnières lors de la construction. Sur les ailerons les charnières sont positionnées à l'extrados (le bord d'attaque des ailerons est incliné, le haut est en contact - enfin presque - avec la partie fixe et c'est donc là que se place l'articulation, le bas est éloigné de 5 mm environ pour permettre le débattement de l'aileron vers le bas). Les charnières se positionnent juste contre le coffrage, et à l'intérieur de la gouverne des renforts en balsa sont collés. Ci-dessous deux détails :
Je me suis demandé si ce ne serait pas mieux d'avoir un coffrage d'ailerons et de volet plein, en supprimant les entretoises transversales. A mon avis ça rigidifierai les gouvernes, qui, je l'ai constaté par la suite lors du montage final, se sont un peu vrillées (elles ne l'étaient pas après la construction ni aussitôt après l'entoilage). Bon un coup de fer et on enlève le vrillage, mais j'espère que ça ne réapparaitra pas. Ben sur cela aurait l'inconvénient de rajouter environ 20 grammes à la masse du modèle ..
Maintenant, pour me reposer, je passe à l'équipement des ailes, dans lesquelles on va trouver 4 servos. J'en ai un certain nombre en stock, et naturellement j'aimerai piocher dans ma réserve et tout particulièrement utiliser des Hypérion DS11 aux ailerons et DS13 aux volets. Les critères sont d'une part l'encombrement et d'autre part le couple nécessaire.
En ce qui concerne l'encombrement, il y a la place tant que l'on utilise des servos mini (10 ou 20 grammes). En ce qui concerne le couple nécessaire, j'utilise predimRC pour le calculer. Il faut rentrer les dimensions des gouvernes, le débattement de la gouverne et le débattement du palonnier de servo. Pas de problème sachant que pour les servos je prends à priori 45°, à ce stade je ne sais pas encore quel sera le débattement réel mais je ferai de mon mieux pour qu'il soit le plus grand possible. En plus de cela il faut donner une vitesse de vol : plus on va vite et plus la force exercée sur les gouvernes sera importante. Pour ce type d'appareil j'ai estimé une vitesse de vol maximum de 60 km/h, et une vitesse de sortie des volets de 40 km/h. Ca me donne :
- 0.08 kg/cm pour la profondeur
- 0.24 kg/cm pour la dérive
- 0.7 kg/cm pour les ailerons
- 1.41 kg/cm pour les volets
Mes DS11 ont un couple dynamique de 2kg/cm sous 6 volts, les DS13 3.2 kg/cm sous 6 volts. Je valide ! . J'ai confiance dans les données Hypérion, qui indique à la fois un couple statique et un couple dynamique. Et puis il y a une marge de plus de 100% donc pas d'inquiétude.
La notice conseille de fixer les servos sur les trappes qui ferme les puits de servos, fixées par 4 petites vis. C'est quelque chose que je n'aime pas, supposons que la trappe se détache (le servo tire sur la gouverne, mais la gouverne tire aussi sur le servo ..) ça se finirait mal. Donc je fais une petite pièce intermédiaire en impression 3D, sur laquelle je fixe le servo, et qui vient se fixer dans des baguettes de bois dur (reste de baguettes des longerons) que j'ai collé au fond des puits de servo.
Pour le raccordement électrique entre les deux portions d'ailes j'utilise des prise multiplex 6 contacts, collées dans la nervure d'emplanture du segment externe et dans la nervure de saumon de la partie centrale. Ces nervures sont d'origine percées aux dimensions de ce type de prises. On m'a fait remarquer sur le forum modelisme.com qu'il est préférable d'avoir une des parties du connecteur "volante", c'est à dire qui ne soit pas fixée sur la nervure mais "pende" au bout de ses fils afin de ne pas transmettre d'efforts par les contacts électriques (ce qui risque d'entraîner à terme de mauvais contact).
Ok mais j'ai utilisé ce système pendant des années sur mon Monsun, et depuis des années sur le Volt (il doit avoir plus de 200 vols) et il n'y a aucun problème. Il n'y en a pas eu non plus sur le Flamingo junior. Sachant que lorsque j'utilise ce système j'immobilise bien les deux tronçons d'aile l'un par rapport à l'autre, aucun risque que des efforts ou vibrations soient transmis aux contacts.
Justement, l'immobilisation des tronçons externes par rapport à la partie centrale ... il n'y en a pas. A une époque un aimant était prévu mais apparemment ça ne marchait pas. Sur le net j'ai lu l'expérience d'un pilote qui avait perdu une aile donc ... ça vaut la peine de se pencher sur la question. J'ai choisi de faire comme sur mon Volt et de mettre deux petites pattes en résine collées sur le tronçon extérieur, qui vont être bloquées par des vis. Ci-après les photos de la première nervures du segment externe, et de la derrière nervure du segment central (vue de dessus et de dessous) :
Ca se fait sans difficulté particulière (il faut dire que ce n'est pas la première fois pour moi) mais ça demande un peu de travail. Et puis ça ajoute un peu de poids au modèle (entre 10 et 20 grammes au total je pense). Une autre solution consiste à utiliser du scotch, mais c'est un peu fastidieux et un modéliste qui emploie le scotch a remonté que ça abime l'Oracover sur lequel il faut passer un coup de fer en fin de saison.
En ce qui concerne les fils de rallonges de servos : ils ne sont pas très beaux vu à travers l'entoilage transparent. J'ai lu sur internet qu'un modéliste les a fait passer dans la partie avant de l'aile qui est coffrée. Pas bête mais j'ai vu ça trop tard, ce n'est pas une modification qui peut se faire une fois le coffrage collé.
Après cette récréation je passe aux segments de bouts d'ailes. Ce sont des pièces magnifiques, en structure géodésique. Toutes les pièces s'ajustent parfaitement, seul point délicat (signalé dans la notice) : attention les pièces sont fragiles. Ca ressemble plus à l'assemblage d'une maquette Guillows qu'à celui d'un élément de planeur de 3 mètres d'envergure, donc pas de café ou d'alcool avant l'assemblage et une bonne nuit de sommeil ... Contrairement à la notice, je n'ai pas collé la nervure d'emplanture, ce ne sera fait qu'au moment de l'assemblage avec le tronçon d'aile intermédiaire.
Avant d'assembler les oreilles et les segments intermédiaires par collage, j'ai réalisé les fentes pour les charnières plates des ailerons et volets dans les parties fixes. Je perce les fentes dans le bord de fuite avec un cutter "fait pour". Puis je colle en place des renforts en balsa coté intérieur de l'aile et une fois que c'est sec je perce les renforts. Au passage j'utilise une mini lame de scie montée sur un manche de cutter, et un petit bout de papier de verre avec une cale en contreplaqué fin. Et pour finir je vérifie que tout se met bien en place.
Ceci étant fait, je procède à l'assemblage de "l'oreille" et du segment intermédiaire. Pour cela je fixe l'oreille à plat sur le plan de travail (c'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas poncé le bord d'attaque, afin de garder entière la baguette qui compose ce bord d'attaque et de pouvoir l'appliquer sur le plan de travail). Je présente en face le segment intermédiaire de l'aile, sous lequel j'ai mis deux cales imprimées en 3D, qui me permettent d'avoir exactement le bon dièdre. Un jonc de carbone (c'est prévu dans le kit) sert de clé d'aile et en même temps de centreur entre les deux éléments. Je procède alors au collage des deux morceaux (l'oreille et le tronçon intermédiaire) ensemble, la nervure d'emplanture de l'oreille étant alors collée en position (à la fois collée sur la nervure de saumon du segment intermédiaire, et sur les "nervure" de l'oreille. Pas facile à expliquer, j'espère que c'est à peu près clair .. . Photo de l'ensemble en cours de séchage :
Tous les sous-ensembles sont terminés, il n'y a plus qu'à passer aux finitions.
- ponçage des "oreilles" (extrémités des ailes en structure géodésique).
- Perçage de trous pour les charnières plates à axe métalliques sur les gouvernes
- Ponçage des gouvernes en amincissant le bord de fuite. Pour ça j'ai un petit truc, je me sers de tiges métalliques comme guide de ponçage. Ici les gouvernes font 6 mm d'épaisseur, je ponce d'abord un coté en utilisant des tiges de 6 mm (bord d'attaque) et 5 mm (bord de fuite). Puis je ponce l'autre coté en remplaçant la tige de 5 mm par une de 3.
- Montage du moteur
- Ponçage du nez du fuselage et plus généralement de tous les angles du fuselage
- Entoilage : Il est réalisé à l'Oracover. Enfin je pense, commandé comme tel chez Lindinger mais la marque n'était pas mentionnée sur les rouleaux et il n'y avait pas de notice d'emploi avec (la dernière fois que j'avais commandé de l'Oracover il y a ... une quinzaine d'années .. il y avait une feuille explicative avec chaque rouleau). En tout cas le matériau est de bonne qualité et se pose sans problème. J'ai choisi du jaune transparent pour les ailes, pour moi le plus visible en l'air mais ... après les premiers vols je n'en suis plus si sür. Rouge transparent pour les empennages, volets et ailerons. Et blanc pour le fuselage. Et avant entoilage j'ai passé une couche de bouche pores pour durcir un peu le bois, et une couche d'adhésif thermocollant Oratex pour voir ce que ça donnait (destiné à améliorer le collage du film sur le bois)
- Collage de toutes les charnières. Chacun son truc pour cela moi je huile la zone de l'axe et j'enfile un petit morceau de papier cuisson antiadhésif sur la charnière (je fais une fente de la largeur de la charnière dans le papier) pour éviter que la colle ne vienne sur l'axe. Et puis une fois la colle sèche j'enlève le surplus qui pourrait bloquer le débattement de la gouverne délicatement, avec cutter et lame de rasoir.
- Collage de la dérive à sa place. Il faut poncer les baguettes d'angles de l'arrière du fuselage, dans la zone ou se positionne la dérive (non précisé dans la notice mais .. on ne peut pas mettre en place la dérive sans cela).
- Raccord de tous les fils de servos sur une prise multiplex 8 broches, avec support Emcotec. Un coté pour les volets, l'autre pour les ailerons. Les deux "+" des volets sont soudés ensemble, les deux "-" également. Pareil pour les ailerons. Préparation de l'autre extrémité du connecteur, qui se trouve dans le fuselage. Les deux connecteurs sont "libres", c'est plus simple pour les connecter dans le cas présent, sachant que je pense entreposer et transporter le modèle sans démonter le tronçon central du fuselage.
- Montage des servos de profondeur et direction. Ce sont des tiny-S de Multiplex que j'avais en stock (idem HS81 Hitec). Il sont surdimensionnés pour les efforts à encaisser mais bon .. Rien à dire sur l'installation. Par contre les essais montrant qu'un de ces servos a un fonctionnement anormal il sera remplacé par un bon vieux MS-X3 (les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître)
- récepteur, contrôleur, accu : beaucoup ont dû ajouter du plomb à l'avant, j'ai tout avancé le plus possible pour essayer de l'éviter. J'ai modifié pour cela la platine avant, en supprimant les 2/3 de la platine d'origine. Le contrôleur est au fond du fuselage, le pack est juste au-dessus, c'est un 1300 mA que j'utilise par ailleurs et ce sera bien suffisant pour faire 4 ou 5 montées. Pour en faire plus il suffira de changer le pack. Attention, la place est comptée pour le pack. Le récepteur est monté derrière, les antennes étant dans le fuselage plus loin sous l'aile pour les écarter de la partie propulsion (une au fond du fuselage en long, l'autre verticale contre la paroi).
- Vérification du centrage : dans tous les sujets concernant le Stellar que j'ai pu lire, le centrage de la notice à 106 mm de l'emplanture, est jugé correct. Selon PredimRC ça correspond à une marge statique de 7% environ, très bien au moins pour les premiers vols. Christophe Rocourt estime dans MRA que 104 mm c'est mieux. Je pars sur 106 mm, ce qui me fait ajouter 30 grammes de plomb, collés dans la "verrière". Comme beaucoup je n'y échappe pas ..
- le moteur : j'ai conservé le moteur Hypérion G2220/14 qui était sur le Flamingo Junior. C'est un moteur prévu pour se monter dans le nez d'un planeur, attention un moteur "classique" ne pourra pas se monter, la cage toucherait les fils. La notice préconise d'utiliser un moteur Xpower F2919/10 qui est caréné et a un Kv de 1450, avec une 10x5. Mon moteur a un Kv de 950. Après essai de plusieurs hélices j'ai choisi une 13x6.5 Aeronaut, ça me donne un peu plus de 200 watts/kg avec une intensité inférieure à 30 ampères en début de décharge. Les premiers vols et les premières mesures en vol me diront si c'est adapté ou si je change pour une hélice plus petite (12x6.5) ou plus grosse (13x8). L'avantage de la 12x6.5 c'est que le Vpitch reste raisonnable et bien adapté au planeur (pas de risque d'entrainer le planeur à une vitesse trop importante qui pourrait faire souffrir la structure).
- la radio est programmée et les débattements sont réglés (j'ai pris ceux de la notice) en limitant pour l'instant le nombre de fonctions et de mixage. Pour l'instant pas de programmation de volets, uniquement butterfly avec compensation sur la profondeur qui sera ajustée au fil des vols. J'ai programmé 3 phases de vol :
- pour la montée au moteur : moteur sur la manche de gauche (pilotage mode 2), pas de volets
- pour le vol : rien sur la manche de gauche (ça évite de mettre les gaz ou sortir les volets involontairement)
- pour la phase d'atterrissage : butterfly sur le manche de gauche, pas de gaz
là aussi il y a différents avis sur cette question, peut être que je modifierai cela ultérieurement. Certains utilisent une seule phase de vol, avec le moteur sur un interrupteur, mais j'aime pouvoir doser la puissance. Sur les radios équipées d'une molette on peut mettre le moteur sur la molette en gardant les aérofreins sur le manche des gaz (à mon avis il est indispensable de pouvoir doser assez finement les AF) mais il n'y a pas de molettes sur ma MC3010 ...
Nota : les aérofreins doivent être réglés assez précisément pour éviter une réaction en roulis à leur sortie. J'utilise pour cela une cale réalisée en impression 3D :
Bon ben voila ... Il est prêt pour le premier vol.
Ce premier vol a eu lieu le 9 mai 2022 par une magnifique matinée presque sans vent. Montage du modèle, tout a été réglé à la maison mais je contrôle à nouveau le centrage, le sens de débattement des gouvernes et les amplitudes de déplacement.
Christophe Rocourt vient d'arriver, j'en profite pour discuter un peu avec lui, lui demander des précisions sur la phase de montée (dans son article il trouvait que le taux de montée était assez faible dans les premiers mètres), et les réactions du planeur en vol en général. Mes 1500 grammes en ordre de vol ne l'inquiètent pas particulièrement.
Pas d'appréhension particulière avant le premier lancer. Mise de gaz, je le pousse en l'air et c'est parti. La pente de montée n'est pas très forte (je dirais 30 degrés) mais ça me convient parfaitement et ça se fait sans à-coups, ailes horizontales, un vrai plaisir. Le premier vol a pour but de régler les trims (un cran sur ailerons et profondeur) et commencer à me familiariser avec la machine. Je ne le conseillerai pas comme premier planeur, en particulier, il faut vraiment piloter 3 axes et ne pas avoir peur de mettre des ailerons. Pour les ailerons les débattements de la notice me paraissaient élevés, j'avais mis un dual rate à 80%, et bien je suis vite passé en grand débattements. Mais le pilotage est globalement d'une grande facilité. Je fais quelques montées successives au moteur vers une cinquantaine de mètres d'altitude, histoire de le prendre en mains. Je me pose sans sortir les crocos sur ce premier vol, un peu long donc (mais il y a de la place sur l'aire de vol des planeurs de l'Aéroclub des Cigognes).
Un peu de repos et deuxième lancé, je monte à 100 mètres au moteur. Quelques minutes après je suis à 150 mètres sans avoir rien eu à faire pour monter (enfin si, ne pas perdre d'altitude dans les virages ...). Je vais me faire un peu peur à un moment parce que j'ai du mal à identifier la position du planeur et je le fais décrocher, il prend de la vitesse et je suis assez inquiet compte tenu de ce que j'ai lu sur sa fragilité, mais je le récupère et tout est ok. Donc pas de soucis, il est quand même costaud cet engin. Mais je me demande si la couleur choisie pour l'entoilage est idéale. Je pose au bout d'une quinzaine de minutes mais c'est clair que j'aurais pu tenir très longtemps en l'air. Atterrissage en sortant les aérofreins à moitié, pas de problème
Il y aura ensuite un troisième vol un nouveau pack, rien à dire, je suis bluffé par l'efficacité des crocos sortis à fond qui permettent de se poser avec une très grande précision à une vitesse très faible. Par contre la compensation à piquer que j'ai programmée est insuffisante il faudra que j'en remette un peu.
Conclusion : je suis content d'avoir choisi le Stellar. Le rapport qualité/prix est correct, le kit est très complet, la découpe laser excellente, la conception bonne malgré les quelques points que j'ai signalés et la construction sans difficulté particulière pour quelqu'un qui a déjà une expérience. Le pilotage est facile et sécurisant, pour qui a déjà une première expérience du pilotage d'un planeur. Je peux mal juger des performances, les conditions étaient vraiment trop bonnes lors des premiers vols, mais elles me semblent tout à fait satisfaire à mes attentes. Maintenant reste à améliorer le maillon faible, c'est à dire le pilote.