premier modèle, premiers vols (enfin .. premiers crashes)
13 févr. 2010La suite ... j'ai oublié les détails. Vers 14-15 ans, nous sommes au milieu des années 70 (1970 ...) je commence à lire des revues modélisme. Je me souviens qu'il y avait Radio Modelisme, Modèle Magazine et MRA.
A l'époque pas d'EPP ou de dépron. Les modèles sont en balsa, quand on achète un kit on a une boite contenant un fagot de bois, pour voler il faut d'abord construire. Les premières ailes en polystyrène coffré commencent à apparaitre ainsi que les fuselages fibre. Les premières radiocommandes proportionnelles existent depuis 1966 mais elles restent chères et on parle encore beaucoup de radiocommandes "tout ou rien".
Queqcéqsa ? Et bien sur une radiocommande "tout ou rien" on ne dispose pas de manches de commande mais de boutons sur lesquels on appuie pour commander les servos. Je me souviens qu'il y avait des commandes séquentielles sur certains modèles : un appui l'avion tournait à droite, un 2ème appui il allait tout droit, 3ème appui il tournait à gauche et 4ème appui il allait tout droit. J'ai aussi le souvenir de servos sur lesquels il y avait un élastique qu'il fallait "remonter" pour que le servo fonctionne. J'ai en mémoire quelques noms, le "bellamatic" et le "servomatic" de Graupner en particulier.
Je me souviens avoir longtemps rêvé devant le plan d'un modèle 1 voie paru dans une revue (Radio Modélisme je crois). C'était un avion aile haute, que l'on pilotait seulement avec la direction.
Je n'ai jamais eu de radiocommande "tout ou rien". Ma première radio a été une Lextronik 3 voies en 27 Mhz que mes parents m'ont offert pour mes 16 ans. Nous l'avions acheté dans le magasin de cette marque française qui existe encore mais ne fabrique plus de radiocommandes depuis plus de vingt ans. Le magasin était situé dans le sous-sol d'une maison située à Montfermeil. C'était un superbe cadeau. Il y avait 2 manches "mono" pour piloter la direction et la profondeur, et un potentiomètre (rotatif) pour commander le moteur. Les servos étaient des servos linéaires (super d'ailleurs, dommage que ça n'existe plus le déplacement de la commande était réellement proportionnelle au déplacement du manche ce qui n'est pas le cas avec les servos rotatifs). Je ne me souviens plus du récepteur.
Mon premier avion était un Amateur de Graupner. 1m10 d'envergure, kit à monter évidemment, entoilage au papier japon + enduit tendeur + peinture passée au pinceau .... J'avais mis dessus un moteur de 1,5 cm3, un OS PET III. Le moteur je l'ai rodé dans la salle à manger de ma grand-mère. Je mettais l'avion sur la table (protégée par une toile cirée), j'ouvrais la fenêtre et je faisais démarrer le moteur. Je précise, ma grand-mère habitait un immeuble du 20ème arrondissement à Paris, sur les boulevards extérieurs. Je ne vous raconte pas les gaz d'échappement dans la pièce à l'issue de ces essais. Quand j'y pense, les voisins étaient sympa, jamais ils ne sont venu râler.
Je me souviens ... je bricolais ma radio en me servant de la télévision pour régler les voies. Quand la radio était allumée sur la télévision apparaissaient des barres horizontales correspondant à chacune des voies. En tournant des potentiomètres dans la radio on pouvait faire bouger ces barres, il fallait faire en sorte qu'elles soient régulièrement espacées. Je ne sais pas combien de téléviseurs je perturbais en allumant ma radio, mais je me rappelle qu'une fois la voisine m'a dit que quand je faisait tourner mon moteur ça perturbait sa télévision. C'était pas le moteur ...
Cet amateur n'a jamais tenu l'air plus d'une dizaine de secondes. Je faisais mes débuts en solitaire, quand nous étions en vacances à la campagne. J'avais fait une grande boite en aggloméré pour transporter mon matériel. J'allais dans un champ, je démarrai le moteur, je lançais le modèle, il se crashait, je rentrais, je réparais, j'allais dans les champs, etc .... Au bout d'une certain temps le fuselage n'a plus été réparable, j'en ai refait un "rustique" à partir de 2 baguettes en bois dur de 10*10, quelques couples, et quelques planches de balsa.
Je me souviens ... dans les Vosges ou se trouvait la vieille ferme où mon père a passé son enfance, et ou nous passions nos vacances d'été, je prenais le vélo, je mettais la batterie et la radio dans les sacoches, l'avion sur le porte bagages, et j'allais comme ça dans la vallée à une dizaine de kilomètres, dans un champ éloigné de la route. Je démarrai le moteur, je lançais le modèle, .....etc .... etc ... etc ...
A ce petit jeu je suis devenu super fort au rattrapage in extremis au ras du sol. Quelques années plus tard je me suis rendu compte que j'avais inversé le manche de profondeur : quand je poussai l'avion montait, quand je tirai il descendait. Dommage pour les réflexes acquis.
Je ne sais plus comment a fini ce modèle. Je pense qu'il a terminé dans le Godin. Ca c'est un avantage des modèles en bois et papier sur les engins actuels en dépron.